Interview: Francois Douville (Domaine Les Conques)
Il y a une quinzaine d’année, François a littéralement atterri à Villemolaque, au sud-ouest de Perpignan. Dans le terroir des Aspres avec ses coteaux ensoleillés et ses vallées sauvages, il est tombé sur un domaine de 20 hectares, moitié vignes, moitié forêts de bruyères et de chêne lièges abandonnés. Exactement ce qu’il a cherché.
Parisien de naissance, son métier d’ingénieur agronome l’a d’abord mené dans le sud dans la région de Toulouse. Son rêve de travailler avec et non contre la nature lui a donné envie de se mettre à son propre compte. C’est le lieu-dit Las Counques qu’il acheta et nomma “Domaine Les Conques”. Il y trouva surtout des vieilles vignes de Grenache gris et blanc, Macabeu et Carignan blanc, plantées il y a 70 ans, qui à l`époque furent destinées à l’élaboration de vins doux naturels. Vieux Carignans noir, Grenaches noir, Syrahs et Mourvèdres complètent l’encépagement.
Dès le début, François convertit ses vignes en agriculture biologique. Dans ses parcelles, il laisse pousser les herbes naturelles spontanément qui donnent plus de porosité et de vie aux sols. Les vignes deviennent plus résistantes sur des sols vivants. De plus, toutes ses vignes sont entourées par des haies, refuges de la biodiversité végétale et animale. Pour l’entretien de ses parcelles les plus âgées, François emploie Achille, son cheval de trait. On trouve Achille sur l’étiquette de la cuvée Toine basée majoritairement sur du vieux Carignan, un rouge plein de fruits et de vie qui transmet tout un bouquet d’arômes de garrigue. Son pendant blanc, la cuvée Bohème réuni à parts égales vieux Grenache gris et Macabeu. Le premier donne le côté rond et soyeux et des jolis amers au vin, le deuxième la fraicheur, le côté floral et anisé.
Mais il faut demander à François de déguster la Casa del Perruquer, son Rivesaltes Ambré hors d’âge qu’il a élaboré dans des fûts de 500 litres à ses débuts dans les millésimes 2006, 2007 et 2008. Une merveille en complexité avec un accent fin de rancio.
Interview : Marie-Line Weber
Vidéo : Gérard Billon